Titouan LAMAZOU 1955
Né Antoine Lamazou, en 1955 à Casablanca (Maroc), cet artiste et navigateur prend officiellement le nom de Titouan Lamazou en 1986. Elève de l’Ecole des Beaux-Arts de Marseille entre 1971 et 1974, puis de l’Ecole des Beaux-arts d’Aix en Provence, sa création est inspirée de ses voyages autour du monde. De ces différentes aventures, Titouan Lamazou rapporte autant de dessins, croquis, notes, gouaches, collages ou photographies, et invite le spectateur à partager ses rencontres. En lien direct avec son mode de vie, son mode de création dépeint un état des lieux subjectif du monde. Depuis 1998, il a entrepris le projet de résidence artistique itinérante à bord de son “Bateau-Atelier”. Il a aussi réalisé de nombreux portraits de femmes entre 2001 et 2007, et son engagement pour la cause féminine lui a valu la nomination “d’Artiste de l’UNESCO pour la Paix” en 2013.
C’est en 1998 qu’il expose pour la première fois son travail lors de l’exposition Composition de voyages au Musée des arts décoratifs de Paris. En 2018, le Musée du Quai Branly lui offre carte blanche pour l’exposition Le Bateau-Atelier de Titouan Lamazou, préfigurant les escales de sa résidence itinérante dans les archipels de Polynésie. Sa dernière exposition, Titouan Lamazou, fraternel aventurier des arts et des Ailleurs du monde, date de 2019 au Musée Baron Martin à Gray.
Hommage au Facteur Cheval 2012
Les huit portraits sont des aquarelles, représentant le facteur Cheval à différents âges, réalisées pour le centenaire du Palais idéal. Sur l’une d’elles est présenté un portrait du facteur Cheval encadré d’écritures manuscrites. Dans un camaïeu de brun, les touches de pinceau délicates brossent un facteur vieilli par le labeur. Parmi les nombreuses écritures, il est possible de lire : ” LES FÉES DE L’ORIENT VIENNENT FRATERNISER AVEC L’OCCIDENT”, une citation inscrite dans la galerie du Palais. Suit le commentaire de Titouan Lamazou “Le Facteur Cheval, l’artiste Orientaliste du Palais de la NATURE” écrit au-dessus de la signature de l’artiste, deux écritures qui soulignent l’intérêt du facteur pour ces civilisations arabes. N’ayant pu voyager, notamment lors d’un service militaire prévu en Algérie et qu’il n’a jamais fait, le facteur Cheval a cependant été très inspiré par le Maghreb. L’époque coloniale, ses lectures, mais aussi les cartes postales qu’il portait durant ses longues marches, l’ont très sûrement influencé dans la construction de son palais. On y retrouve notamment l’architecture d’un temple égyptien, et la représentation de momies. Fraternel envers toutes les cultures, il réalisera une mosquée sur la façade ouest de son monument. En 1905, un visiteur égyptien écrira en écriture arabe dans le livre d’or du facteur : “D’aucun prétend que la douleur est dans l’amour alors que dans l’amour il y’a des jours plus amers que la patience (fleur du désert)”. L’architecte inscrira cette phrase aux pieds des Trois géants de son palais. Une calligraphie arabe qu’il nous est aussi possible d’admirer grâce à la transcription qu’en a fait Titouan Lamazou sur cette œuvre.