Agnès VARDA 1928-2019
Arlette Varda, renommée Agnès à ses dix-huit ans, est née en 1928 à Ixelles (Belgique). Elle étudie aux Beaux-Arts de Paris et à l’Ecole du Louvre et se diriger vers la photographie. Réalisatrice de nombreux films, elle débute sa carrière avec le long métrage La pointe courte en 1954, réunissant Philippe Noiret et Silvia Montfort. Elle a réalisé une trentaine de films, du court au moyen métrages, et du documentaire à la fiction. Parmi ses réalisations les plus connues : Cléo de 5 à 7 (1961), Le Bonheur (1964), Sans toit ni loi (1985), Jacquot de Nantes (1991), Les Glaneurs et la glaneuse (2000), Les plages d’Agnès (2008), Agnès de-ci de-là Varda (2011), Visages Villages (2017, co-réalisé avec l’artiste JR). Son œuvre est riche et poétique, relevant souvent les questions sociales de la moitié du XXe siècle, narrant le sort d’une population en marge ou dans la précarité.
Elle réalise sa première exposition photographique en 1954, dans la cour de sa maison. Elle enchaîne de nombreux reportages photographiques, notamment en Chine, à Cuba, au Portugal et en Allemagne. Au début des années 2000, elle devient artiste plasticienne et ses installations seront notamment exposées lors des Biennales de Venise et de Lyon, au S.M.A.K de Gand, mais aussi à la Fondation Cartier pour l’Art Contemporain et au CRAC de Sète. L’ensemble de son œuvre cinématographique a été récompensé par un Oscar d’honneur en 2017.
Visite du Palais Idéal 1955
Présentes dans la collection du Palais idéal du facteur Cheval, les trois photographies en noir et blanc témoignent de son admiration pour l’architecte amateur. C’est un peu comme une histoire qui se raconte, un film en trois images : sur la première photographie, la porte historique du Palais idéal, un écriteau tandis que le palais dominant paraît en arrière-plan. Vient la deuxième photographie où l’on découvre enfin la majestueuse architecture qui est mise en valeur par une prise de vue en plongée. Le palais occupe certes toute la place mais la photographie met aussi en évidence la construction foisonnante avec ses molasses et ses modelages. Il y a bien la terrasse qui permet de respirer un peu, mais très vite la tour de barbarie s’élève pour nous laisser bouche bée. Sur la troisième photographie, les visiteurs sont déjà là. Il s’agit de la sculptrice Valentine Schlegel et d’Ulysse. Venue prendre ces photographies en 1955, Agnès Varda reviendra plusieurs fois admirer l’œuvre du facteur au cours de sa vie. Rédactrice d’une grande correspondance et collectionneuse de beaux timbres, elle éprouve un réel attachement pour la Poste. Elle s’était même liée d’amitié avec son facteur Jacky Patin. Ce lien avec la profession du facteur Cheval fut exposée au Palais idéal en 2020, lors de l’événement temporaire Agnès Varda Correspondances.