André BRETON 1896-1966
André Breton est né en 1896 à Tinchebray. Il étudie la médecine en 1913, mais il est aussi passionné par la poésie. Ses premiers poèmes apparaissent dans la revue La Phalange en 1914. L’amour, le rêve, l’inconscient mais aussi le hasard objectif, sont des thèmes récurrents dans son travail. Il est aussi l’un des premiers à expérimenter les écritures automatiques, dans lesquelles n’interviennent ni la conscience ni la volonté. Il est proche des membres du mouvement Dada, avec lesquels il entretient une correspondance malgré la censure en 1917, il s’en écartera pour fonder les principes du Surréalisme à travers son manifeste de 1924. Il le décrit comme un “automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer soit verbalement, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée”. Ses écrits expriment une volonté d’expérimentation et une idée de révolte. Il défendra le Surréalisme jusqu’à la fin de sa vie en 1966.
Ses nombreux écrits sont reconnus de son vivant, et continuent de fasciner les lecteurs à travers le monde. En 1919, il crée la revue Littéraire, et son premier recueil de poème Mont de Piété. Produit grâce à la technique de l’écriture automatique, il publiera Les Champs Magnétiques en 1920. Il rédige aussi un Second Manifeste du Surréalisme, plus critique, en 1929. En 1941, il fonde avec Marcel Duchamp la revue VVV. Parmi ses nombreux écrits, Nadja (1928), L’amour Fou (1937), et Arcane 17 (1944) sont inspirés de ses rencontres amoureuses. Il fut l’organisateur de la première exposition collective du surréalisme en 1925 à la Galerie Loeb à Paris, ainsi que de la première exposition internationale du surréalisme en 1938, à la Galerie des Beaux-Arts de Georges Wildenstein à Paris.
En 1931, André Breton découvre le palais idéal grâce aux conseils de Brunius, il en devient alors l’un des principaux admirateurs et s’y rendra régulièrement par la suite. C’est André breton qui fait connaitre à de nombreux surréalistes l’existence de l’œuvre du facteur Cheval.
Tragic à la manière des Comics. Hommage au Facteur Cheval 1943
Tragic à la manière des comics est un photomontage. Dans un dialogue onirique, la photographe Denise Bellon descend l’escalier alors que la Tour de Barbarie et son palmier sont personnifiés par une bulle de bande dessinée en arrière-plan. “ Non c’est vrai tu t’en vas ?’” s’interroge le palais. La femme répond avec poésie : “ La Terre fait eau de toutes parts La Mousse vit aux dépens des mots d’amour Ce soir le vent porte mes couleurs J’ai laissé la clé sur la cheminée.” Comme en symbiose avec cette nature si souvent représentée dans le palais, la photographe est attirée au dehors, en laissant pourtant croire qu’elle habite l’édifice. Bien que le facteur Cheval ait voulu être enterré dans le temple égyptien, cette architecture n’eut aucune autre vocation que celle d’être admirée comme monument. Sorti tout droit d’un songe, le palais fait écho aux écrits d’André Breton souvent portés par le rêve et l’inconscient. Venu visiter le palais en 1931 et 1949, il dira : “Le facteur Cheval, (…) demeure le maître incontesté de la sculpture et de l’architecture médianimiques ”. En 1932, il lui rendra hommage à travers un poème intitulé Le révolver à cheveux blancs.