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Lee Miller par Claire Tabouret

Lee Miller / Claire Tabouret

L’exposition FORCES VIVES est née de la découverte de photographies prises par Lee Miller lors de sa visite dans les années 1930 et du désir très fort de travailler avec l’une des artistes des plus fascinantes : Claire Tabouret.

Dans son texte introductif sur Lee Miller (paru aux Editions Delpire), Kate Winslet utilise
comme titre « Force vive » pour décrire celle dont elle a interprété le rôle à l’écran. En
dialogue avec les archives Lee Miller, nous avons pensé que cette appellation pouvait
clairement s’étendre à Claire Tabouret et, au-delà, au facteur Cheval.

Lee Miller par Claire Tabouret, 2024

Artiste à la destinée incroyable, Lee Miller est tout à la fois muse des plus grands artistes, mannequin et photographe correspondante de guerre. A l’été 1937, Lee Miller qui vit alors en Egypte, visite l’Europe en compagnie de Roland Penrose, artiste surréaliste et commissaire d’expositions, rencontré quelques semaines plus tôt.
Le couple visite le sud de l’Angleterre, avant de traverser la France pour rejoindre Dora Maar, Pablo Picasso, Paul et Nusch Eluard à Mougins sur la Côte d’Azur.
Sur la route, ils s’arrêtent à Hauterives pour découvrir le Palais idéal, où Lee réalise une série de photographies. En octobre 1937, Lee Miller retourne en Egypte loin de Roland Penrose qui rentre en Angleterre. Deux albums photo seront réalisés en souvenir de ce premier été passé ensemble, conservant ainsi précieusement toutes les images du Palais idéal à l’intérieur. Exposées pour la première fois, ces photographies racontent une page de l’histoire de l’art et de la photographie au Palais idéal et dévoilent le lien intime et personnel qui a uni l’œuvre du facteur à l’une des plus célèbres photographes du XXe siècle.

Lee Miller, Palais idéal du facteur Cheval, 1937
Lee Miller, Palais idéal du facteur Cheval, 1937
Lee Miller, Mougins, 1937
Lee Miller, Mougins, 1937

Le projet de Claire Tabouret pour le Palais idéal est une expérience du temps. Né pendant le confinement, le dialogue avec l’artiste autour du facteur se traduit par la création de plusieurs oeuvres spécialement conçues pour faire écho à l’histoire du facteur Cheval.

Animée par cette sensibilité au temps qui passe et à la vulnérabilité que suscitent les relations humaines, la pratique artistique de Claire Tabouret est rythmée entre des périodes d’urgence productive et de réflexion silencieuse, animée par des patines de couches, de tissus et de coups de pinceau amples. Sa palette est suspendue quelque part dans l’éther entre les teintes synthétiques du maquillage et les tons tamisés de la terre, faisant référence simultanément aux ingrédients naturels et artificiels de la représentation.

Exposition Forces Vives, Claire Tabouret Lee Miller au Palais idéal du facteur Cheval

Entre autres créations pour l’exposition, Claire Tabouret produit pour la première fois une
tapisserie tissée spécialement dans l’un des plus prestigieux ateliers d’Aubusson : l’Atelier Pinton. Son tissage a nécessité 9 mois de travail.

Deux autels hommage à Lee Miller ont été élégamment réalisés spécialement pour l’exposition. Fruit de la collaboration de Claire tabouret et de son compagnon Nathan Thelen, chaque pièce unique est fabriquée en acajou africain sculpté à la main et comporte un bougeoir en laiton. Les bougies allumées donnent une mystérieuse impression de profondeur, suggérant que la lumière émane directement de l’autel. Le vitrail fusionné est soutenu par un miroir argenté qui reflète la lumière des bougies et souligne la nature éthérée des deux représentations de Lee Miller, dont l’une s’inspire d’un portrait d’elle à l’âge de 11 ans.

Claire Tabouret, Philomène, 2024 au Palais idéal du facteur Cheval
Claire Tabouret, Philomène, 2024

A l’extérieur dans le jardin attenant au Palais idéal, Claire Tabouret crée une fontaine hommage à Philomène, deuxième épouse de Ferdinand Cheval, elle devient la mère de Alice à l’âge de 41 ans. Présence discrète aux côtés du facteur Cheval, Philomène accompagne son époux dans son rêve et lui permet de le réaliser par tous les moyens dont elle dispose qu’ils soient financiers ou émotionnels. Grand amour du facteur Cheval, elle décède à l’âge de 76 ans – deux après l’achèvement du Palais. Humble et discrète, elle figure grâce à Claire Tabouret aux côtés de l’œuvre de son célèbre époux, le regard tourné vers son Palais idéal.

Dossier de presse de l'exposition

The artist

LEE MILLER

Lee Miller, née en 1907 à Poughkeepsie dans l’État de New York aux États-Unis, est morte le 21 juillet 1977 à Chiddingly dans le Sussex au Royaume-Uni. À rebours des conventions sociales imposées aux femmes de son temps, Lee Miller fut une artiste autant à l’aise devant que derrière l’objectif.

En 1927, Lee Miller est une jeune et belle femme qui fait le bonheur des photographes. Arrivée à New York, elle est très rapidement en une de Vogue. Prise à son tour par le virus de la photographie, mais derrière l’objectif cette fois, elle s’installe à Paris en 1929 et choisit Man Ray pour professeur.
Longtemps réduite à sa beauté et à son rôle de muse de Man Ray, l’Américaine Lee Miller a eu mille vies. En 1942, celle qui photographiait des mannequins, des chapeaux ou des parfums pour les pages de Vogue, réussit le tour de force de se faire accréditer comme photographe de guerre par l’armée américaine.
Elle travaille toujours pour le magazine féminin et s’essaye alors pour la première fois à l’écriture : jusqu’ici, Lee Miller n’avait jamais eu à poser des mots sur ses clichés.
De 1944 à 1946, Lee Miller fait équipe avec David Sherman, journaliste pour le magazine Life. Ensemble, ils vont documenter le débarquement en Normandie et suivre la libération de l’Europe jusqu’en Roumanie.

C’est au cours de ces années que Lee Miller réalisera ses clichés les plus saisissants. Elle sera ainsi la première à photographier les camps de concentration de Buchenwald et de Dachau.
L’exposition s’inscrit dans un contexte très populaire autour de Lee Miller puisque devrait sortir très prochainement son biopic par Ellen Kuras, avec notamment Kate Winslet dans le rôle de l’artiste.

CLAIRE TABOURET

Claire Tabouret (née en 1981 à Pertuis, Vaucluse, vit et travaille à Los Angeles) a étudié à l’École des Beaux-Arts de Paris. Animée par une sensibilité au temps qui passe et à la vulnérabilité que suscitent les relations humaines, la pratique de la peinture de Claire Tabouret est rythmée entre des périodes d’urgence productive et de réflexion silencieuse, animée par des patines de couches, de tissus et de coups de pinceau amples. Sa palette est suspendue quelque part dans l’éther entre les teintes synthétiques du maquillage et les tons tamisés de la terre, faisant référence simultanément aux ingrédients naturels et artificiels de la représentation.

Les tableaux représentant des corps en confrontation, les portraits, les peuples rassemblés, les jeunes débutants, les migrants en mer et les paysages sont souvent baignés de champs de couleurs alternant la possibilité de se situer n’importe où ou en un lieu bien précis. Dans ses monotypes, Tabouret utilise les taches fantômes laissées par la presse pour développer la transparence et l’opacité dans ses représentations du conflit, de la sexualité et du désir.
Le travail de Claire Tabouret est actuellement présenté dans le Pavillon du Vatican de la Biennale de Venise dans l’exposition « Con i miei occhi » (« De mes propres yeux »). Le projet est une première pour La Biennale de Venise, du fait de son installation à l’intérieur de la maison de détention pour femmes de la Giudecca.

Son œuvre habille également la façade du Musée national de Céramique de Sèvres. Fruits de la collaboration avec la célèbre Manufacture de Sèvres, Claire Tabouret présente durant à partir du 8 juillet et durant tout l’été de nouveaux vases en céramique au Château Lacoste.

Partners

Présentée du 16 juin au 11 novembre 2024, l’exposition FORCES VIVES est réalisée avec le soutien la Commune de Hauterives, de la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, du Conseil Départemental de la Drôme et en partenariat avec Aésio.

L’exposition a été rendue possible grâce aux Archives Lee Miller et au soutien de la galerie Almine Rech.