Ben Hommage au Facteur Cheval
Ben 1935
Benjamin Vautier, dit BEN, est né à Naples en 1935. Artiste conceptuel, il rejoint le groupe Fluxus en 1962. Il est aussi proche des artistes du Nouveau Réalisme. Se demandant assez tôt que faire après Duchamp, il est convaincu que “l’art doit être nouveau pour apporter un choc”, et défend que tout est art. Son travail traite de l’ethnisme, de l’égo, de la vérité, du sexe, de la mort, et du doute. Reconnaissables d’une écriture blanche sur fond noir, ses premières écritures datent de 1953. Elles peuvent être des invectives au public ou au monde de l’art, des commentaires sur l’actualité, des scénarios ou mêmes des contestations. Poussant souvent le spectateur à sourire, l’artiste invite à cogiter par une écriture naïve qui bouleverse les certitudes avec une grande simplicité. En 1958, il s’interrogeait sur la question de la signature et de l’auto référencement, en signant des individus qu’il nommait “sculptures vivantes”. A partir de 1960 il réalisera des actions et performances.
Ses œuvres sont présentées dans les plus grandes collections privées et publiques du monde, notamment au MoMA de New York, au M.A.C de Lyon, au Musée national d’art moderne et d’art contemporain de Nice, mais aussi à Minneapolis (Etats Unis), Sydney (Australie), Vienne (Autriche) et ailleurs. Parmi ces nombreuses expositions, il a notamment participé à la Documenta V sur l’invitation de Harald Szeemann en 1972. Son travail fut aussi exposé dans l’exposition collective A propos de Nice inaugurant le Centre Georges Pompidou en 1977. L’exposition Les Egos étranges se tient avec ses amis au Château de Hauterives en 2016. Il est représenté par la Galerie Daniel Templon.
J’ai un Palais dans mon cerveau 2012
Son œuvre J’ai un Palais idéal dans mon cerveau présente un personnage au crâne démesuré. Toujours dessiné à la peinture blanche sur fond noir, l’œuvre est caractéristique du travail de l’artiste, mais se différencie tout de même de ce que l’on connaît habituellement de lui par son dessin. Dans cette cervelle, un Palais idéal aux formes tentaculaires prend place. Le personnage est souriant et porte haut une lettre. Le titre occupe le haut de la composition alors que d’autres écritures gravitent autour du personnage. Il est écrit : “sex”, “courage”, “gloire”, “angoisse”, “peur”, “tristesse” et “ une lettre pour le facteur cheval”. Par ces mots, l’artiste rappelle les tumultes intérieurs de la création artistique, et rapproche dans le même temps l’œuvre du facteur Cheval aux sentiments. Comme dans l’architecture naïve du facteur, dans laquelle prennent place des textes religieux, la mort, la fraternité et la nature, l’œuvre de BEN renvoie à des notions disparates, se réunissant elles aussi en un seul et même lieu, celui d’une poésie.