Joseph SANFOURCHE 1929
Jean-Joseph Sanfourche, dit simplement Sanfourche, est né en 1929 à Bordeaux, et mort en 2010 à Saint Léonard-de-Noblat. Privé d’une partie de ses facultés visuelles, il exerçait son art en s’appuyant sur la sensation et l’intuition. Son travail a été encouragé par Jean Dubuffet, membre fondateur du courant de l’Art Brut, qui fera connaître son art. Toujours, des personnages souriant aux yeux écarquillés viennent s’entremêler dans ses œuvres, et nous saluent souvent d’un signe de main. Parfois empreintes à des références chrétiennes, certaines de ces créations renvoient à des rituels magiques et lointains, comme c’est le cas pour les totems, les masques et les os peints. Le trait est large et simple, et, à l’occasion, une écriture vient agrémenter le dessin.
Ses œuvres sont conservés au Musée Collection de l’Art Brut à Lausanne, au Musée d’art moderne de la ville de Paris, au Musée d’art naïf du Musée du Vieux- Château à Laval, dans la Collection Neuve Invention à Lausanne (Suisse) et à la Fabuloserie de Dicy. En 1965, il participa à l’exposition Salon des Réalités Nouvelles au Musée d’art Moderne de Paris. Une rétrospective lui a été consacrée à la Galerie de Hospices de Limoges en 2003, et l’exposition Sanfourche permettait d’admirer son travail au Musée Ernest Cognacq de Saint Martin-de-Ré en 2012. Le film de Francis Magnenot Sanfourche, Mille visages a retranscrit son œuvre en 2004.
Hommage au Facteur Cheval 2004
Son œuvre Hommage au Facteur Cheval est emblématique de son travail. Au premier plan, cinq personnages à la peau rouge et aux yeux écarquillés nous font face. Dans une quasi symétrie, deux d’entre eux font un signe de la main. Saluent-ils le spectateur ou le Facteur Cheval ? L’un tient un panneau lui étant adressé. Il est écrit : “Mr le Facteur Cheval nous venons visiter Votre Palais Idéal”. Deux individus ne sont présents que par leurs yeux curieux ; pour le reste, les sourires laissent transparaître l’enthousiasme de leur visite. A l’arrière-plan, les couleurs primaires viennent nuancer le ciel et le gazon et entre ces deux éléments naturels, l’architecture du Facteur Cheval prend place. Elle est notamment reconnaissable par son palmier. Le trait est simple et minimaliste, les couleurs audacieuses. Cette création peut rappeler les innombrables visiteurs du Palais Idéal. Déjà nombreux du vivant du facteur, et recensés grâce à un livre d’or tenu depuis 1905, ils ont augmenté depuis le classement de l’édifice aux Monuments Historiques en 1969.