Karl BEAUDELERE
Né à Marseille, Karl Beaudelere n’a jamais divulgué sa véritable identité ou son année de naissance. Depuis qu’il a découvert Les Fleurs du Mal de Baudelaire en 1977, l’artiste, adepte de la numérologie et de la voyance, se dit en connexion permanente avec le poète. Bien que son travail présente principalement des autoportraits, Karl Beaudelere apparaît toujours masqué. L’artiste autodidacte dira à ce sujet : “ A l’image symbolique du masque que j’ai confectionné et que je porte lors de mes vernissages – une cagoule Batman retournée et brodée – j’ai retourné le destin qui me promettait une vie d’ouvrier pour devenir artiste.” Il se fait connaître en 2007 par la création de différents pochoirs. A partir de 2011, il dessinera des autoportraits au stylo à bille. Commençant toujours par le dessin d’un œil, l’artiste entrelace ses traits pour former des visages d’une grande minutie.
En 2017, une exposition à l’Espace Jean-Prouvé de Issoire expose son travail. Certaines de ses œuvres sont conservées dans la collection du Musée d’art contemporain occidental de Tucheng (Chine), ainsi qu’à la Collection de l’Art Brut à Lausanne (Suisse). Karl Beaudelere est représenté par le Galerie Hervé Courtaigne à Paris.
Hommage au Facteur Cheval 2015
C’est lors du vernissage de sa première exposition personnelle en 2015, Karl Beaudelere : Face à Face à la Galerie Hervé Courtaigne, que l’artiste rencontre Marie-José Georges, alors directrice du Palais idéal du facteur Cheval. Une semaine après, il visite le Palais, et, de retour chez lui, il s’empresse de produire trois portraits. Sous forme d’un gribouillage construit, le visage du Facteur se dessine. Les gestes sont amples, et la ligne discontinue. Reproduit sur une feuille de cahier, dont les emplacements à spirales sont encore présents, le facteur aux joues creusées porte son képi sur la tête. Il est encadré par un grand nombre d’écritures. Est écrit sur l’angle droit de la feuille : “La vie est un rapide coursier. Ma pensée vivra avec ce rocher” ; qui est un texte du facteur Cheval lui-même. Karl Beaudelere a aussi retranscrit le poème Correspondances IV du recueil de poèmes Les Fleurs du Mal de Baudelaire : “ La Nature est un temple où les vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles ; L’homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l’observent avec des regards familiers. Comme de longs échos qui de loin se confondent Dans une ténébreuse et profonde unité, Vaste comme la nuit et comme la clarté, Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants, Doux comme les hautbois, verts comme les prairies, – Et d’autres, corrompus, riches et triomphants, Ayant l’expansion des choses infinies, Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens, Qui chantent les transports de l’esprit et des sens. ” Un texte qui peut laisser penser aux tournées du facteur, qui, en construisant son palais, a bien retranscrit le transport de l’esprit et des sens.