Bernard RANCILLAC 1931
Bernard Rancillac est né en 1931 à Paris. D’abord professeur de dessin, il abandonne cette profession pour se consacrer pleinement à la création. Il étudie la gravure entre 1959 et 1962 à l’Atelier 17 de S.W.Hayter et obtient le premier prix de peinture de la Biennale de Paris en 1961. A partir de 1963, il fonde la nouvelle Figuration Narrative, un mouvement né de la confrontation des images de consommation avec les photographies de presse choquantes du climat international tendu (guerre d’Algérie, guerre froide, guerre du Vietnam). Dans un refus de l’art abstrait, il présente un Pop art à la française, plus cultivé, plus critique, politique. Il récupère alors les images du monde contemporain et les détourne pour en montrer les dérives et les absurdités. S’inspirant de la bande dessinée, ses personnages sont exubérants, colorés, avec, souvent, un sourire racoleur.
En 1964, il organise l’exposition Mythologies quotidiennes au Musée d’art moderne de la ville de Paris. Ses premières rétrospectives se tiennent en 1969 à Vitry-sur-Seine et aux musées de Saint Etienne et Brest. En 1999, ses œuvres sont présentées au MoMA de New York (Etat Unis) lors de l’exposition Pop Impressions et, en 2001, le Musée national d’art moderne centre Georges Pompidou expose ses créations lors de l’évènement Les années Pop. Ses œuvres sont conservées dans de nombreuses institutions telles que les Musées de Beaux-Arts de Lyon, ou Nantes mais aussi en Suède, Hollande, Portugal et au MoMA de New York (Etats Unis).
Hommage au Facteur Cheval (fac-similé) 2005
Dans l’œuvre Hommage au Facteur Cheval, réalisée à l’occasion de l’exposition Avec le facteur Cheval au Musée de la Poste, l’artiste s’inspire d’un portrait photographié de 1905. Le facteur Cheval est peint avec des couleurs vives propres au style de Bernard Rancillac. Képi sur la tête, il porte son habit de facteur rural. A la différence de la photographie, le facteur nous regarde fièrement. Le dessin d’un cheval rouge se confond avec son visage moustachu. Rappelant son nom avec un trait d’humour, cet enchevêtrement fait aussi naître un troisième œil sur son front. Le facteur Cheval, un visionnaire ? Il est certain que son imagination a nourri sa construction, dans laquelle fées, pèlerins, animaux et autres créatures cohabitent. Il inscrira sur la façade nord de son palais : “ D’un songe j’ai sorti la reine du monde”. L’œuvre est signée en bas à gauche de la composition et, comme reprenant la dentelure d’un timbre, les contours de l’œuvre rappellent la double vie du constructeur naïf.