Michel BATLLE 1946
Michel Batlle est né en 1946 à Toulouse. Ses débuts sont inspirés de l’Ecole de Paris et de la peinture abstraite américaine. Il se rapprochera plus tard de ce qui deviendra la Figuration libre. En 1966, il crée la “psychophysiographie”, une relation entre le corps et l’esprit traduite par tous les moyens graphiques. Il est d’ailleurs le premier artiste à réaliser des gravures sur radiographies. Entre 1965 et 1973, il fut le fondateur du “Cratère”, un lieu d’expériences musicales, poétiques et artistiques avant-gardistes à Toulouse, avant de créer la revue Axe Sud qui permis de découvrir les nouvelles figurations et la sculpture anglaise en 1981. De 1971 à 1975, il pratique les performance-painting et le land art en tant que parodies critiques du nouveau marché de l’art international. La fin du siècle le verra revenir au sujet unique du visage et du corps. Depuis 2010, il crée des sculptures monumentales en métal. Son œuvre, emprunte à de profonds signes de mémoires culturelles tels que l’art roman, le gothique, Lascaux et la perspective, est une œuvre contestataire. Les figures diverses se rassemblent et s’affrontent, les signes se contredisent, et, pour lui, de ces oppositions né une tension entre sauvage et civilisé. L’homme, dans ses tragédies et ses chutes, est au centre de sa réflexion.
C’est à dix-sept ans qu’il expose pour la première fois en 1963. Par la suite, il expose dans de nombreuses galeries et musées européens. En 2001 il présente son travail à l’Institut Franco-Japonais du Kyushu, à Fukuoka (Japon). Passionné par la Préhistoire, il présenté son travail dans la grotte de Bédeilhac durant l’exposition 33 questions sur l’art en 2000. Plus récemment, la rétrospective Michel Batlle, artiste en plein vent exposait ses œuvres au Château de LaRéole en 2018. Ses œuvres sont conservées dans plusieurs institutions, notamment au Musée des Augustins de Toulouse, au FRAC Midi-Pyrénées, au FNAC, mais aussi à Belgrade (Serbie), Kiev (Ukraine), Oklahoma (Etats Unis) et Sarajevo (Bosnie-Herzégovine). En 2016, il fait partie des artistes invités par Ben dans l’exposition les Egos étranges au Château de Hauterives.
Portrait du Facteur Cheval 2016
Le Portrait du Facteur Cheval est un collage. Griffonnée par endroits, intense et d’une certaine noirceur elle est emblématique du travail de l’artiste. Le facteur Cheval, reconnaissable à son képi, est brutalisé par de longs rectangles découpés recouvrant son visage. Autour de lui, un amas de taches nuancées de gris apportent un aspect vaporeux à la composition. Comme plongé dans une rêverie infinie, le constructeur naïf semble scindé par ses propres pensées. Michel Batlle aime à créer des aller-retours entre l’homme archaïque, encore marqué par “sa longue hérédité animale”, et l’homme du rationnel et de la science, et si policé.