Sarah Winchester & Ferdinand Cheval
Avec les œuvres de Martine Aballéa, Chloé Dugit-Gros, Olivier Morvan, Giovanni Battista Piranesi, Jérôme Poret et un paysage sonore et musical créé par Laurent Paulré
Commissaires de l’exposition :
Céline du Chéné, Productrice à France Culture et autrice de La Malédiction de Sarah Winchester – la contre-enquête (Michel Lafon)
& Frédéric Legros, Directeur du Palais idéal
Ils auraient pu se croiser. L’Américaine Sarah Winchester (1839-1922) et le Drômois Ferdinand Cheval (1836-1924) ont partagé, au-delà des océans, une même passion : la patiente construction d’une demeure extraordinaire, pendant des décennies, vingt ans pour Sarah Winchester, trente-trois ans pour Ferdinand Cheval.
Alors qu’a priori, tout les sépare, – l’une est une très riche héritière, l’autre, un pauvre facteur, cette exposition cherche à tisser des liens entre ces deux destins, ces deux constructions. Car Sarah Winchester, comme Ferdinand Cheval, aura été au bout de ses rêves, édifiant en autodidacte, son palais idéal à « son seul désir ». Malgré les moqueries pour l’un, les soupçons de folie pour l’autre, rien n’aura raison de leur projet. Ainsi, cette exposition entend rendre hommage à ces architectes de l’étrange, dont les rêves se mêlent et s’entrecroisent dans un ultime dialogue. Puis, nous plongerons dans l’aura de mystère qui a entouré la maison de la riche héritière, à travers le choix d’œuvres d’artistes fascinés par sa légende.
En effet, la maison de Sarah Winchester située à San José en Californie, fait l’objet d’une légende qui perdure jusqu’à nos jours, au point d’en occulter la véritable personnalité de sa propriétaire. Devenue aujourd’hui The Winchester Mystery House, une attraction touristique pour amateurs de maisons hantées, on raconte que la demeure aurait été conçue comme un extraordinaire piège à fantômes, dans le but de capturer les esprits qui poursuivaient Sarah Winchester, tous victimes de la célèbre carabine dont elle portait le nom. Habitation labyrinthique, la maison comporte 161 pièces alors que sa propriétaire vivait seule. Au dédale de pièces, s’ajoutent des escaliers qui ne mènent nulle part, des portes qui s’ouvrent dans le vide et des fenêtres posées au sol. Dès les années 1890, pour expliquer ce projet aussi fou que démesuré, la presse locale, avide de sensationnel, s’est empressée d’écrire que Sarah Winchester était spirite et qu’elle communiquait toutes les nuits avec l’au-delà pour connaître les plans de sa maison. Car, après la mort précoce de son enfant et de son mari, elle aurait consulté un médium qui lui aurait annoncé que seule la construction de cette demeure 24h/24 lui permettrait de rester en vie : elle était victime d’une véritable malédiction liée au succès commercial des carabines et aux milliers de morts qu’elles avaient provoquées pendant la conquête de l’Ouest. Pourtant face à cette rumeur, Sarah Winchester préférera toujours répondre par le silence, entretenant sans le vouloir le mystère…
Un siècle après la mort de Sarah Winchester en 1922, la légende, toujours aussi vivace, sert d’appât aux milliers de touristes qui viennent visiter la maison. Mais elle est aussi source d’inspiration pour les artistes. Captivés par la démesure et les bizarreries de cette demeure, les œuvres de Martine Aballéa, Chloé Dugit-Gros, Olivier Morvan et Jérôme Poret revisitent et questionnent le « mystère Sarah Winchester ».
Ghost Dance - L'Envers des Ondes - Laurent Paulré - Sarah Winchester et Ferdinand Cheval, architectes de l'étrange de L'Envers des Ondes - Laurent Paulré